Comment lire un livre illisible

Claude Closky, artiste plasticien, professeur à l’École nationale supérieure des beaux-arts de Paris depuis 2005, a pu publier des livres qu’il est impossible de lire, sauf sous l’emprise d’un masochisme intellectuel sévère. C’était une performance à saluer. Plus de 200 pages de titre Termes et conditions Voici la citation : “Ces conditions annulent et remplacent toutes les versions précédentes. Il est très important que je comprenne ces conditions, car je dois les accepter. Si je ne respecte pas ces conditions, le prestataire de services a le droit de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger leur intérêts. ” Explication, utile à ce stade. La matière du livre est constituée d’innombrables clauses de contrats signés chaque jour avec des prestataires de services ou des institutions, isolées et réorganisées par thèmes. Organisations violentes, morts, fausses informations sur les crises et les conflits armés, situations de vente, messages privés… Des dizaines d’entrées dans l’impénétrable clause maquis. Un univers absurde qui témoigne de ce qui, chaque jour, nous contraint d’une certaine manière à notre insu. C’est K. de Affaires judiciaires, ou alors Château de Kafka, dans les principaux magasins d’électroménager et d’audiovisuel, dans le commissariat ou l’administration, des internautes, avec tout ce que nous subissons et qui est pour nous comme une caricature à la fois grinçante et ludique.

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de la déclaration de jugement

à propos du coin

Claude Closky, que nous avons évoqué ici à plusieurs reprises, n’est pas du premier coup. Né en 1963 à Paris, il fonde au début des années 1980, avec Nina Childress et Pierre Huyghe entre autres, le groupe Ripoulin Frères, référence à la publicité de la marque de peinture bien connue à l’époque (les frères Ripolin). qui est alors associée à ce qu’on appelle la figuration libre, le recyclage d’images de publicités, de bandes dessinées, l’usage et l’abus du détournement, que ce soit avec colère ou ironie. Dès le début, Closky joue sur tous les codes, recevant des idées, des images apparemment innocentes et des images les plus banales, des signes de marchandise. Cela peut être un papier peint qui produit des dizaines d’articles vendus dans les supermarchés à un prix, une photo d’une soucoupe volante au sommet d’un immeuble de banlieue…

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Si l’artiste a remporté le prix Marcel-Duchamp en 2005 et s’est rendu à plusieurs reprises à la Biennale de Venise, son intérêt se porte aussi sur le langage, saturé ou vide. Une des installations présentées en 2008 au Mac Val, à Vitry-sur-Seine (Val-de-Marne), où l’on déambule comme dans une forêt de mots, nous emmenant de parole en parole, d’énoncés rhétoriques sur les coins de rue devenus un piège de sens. Il a créé une accumulation de figures représentant le temps et le capital cosmiques, il a ajouté à son site Web en invitant des dizaines d’autres artistes à collaborer…

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“Je voisa déclaré Claude Closky dans une interview, deux façons de créer une distance critique avec les modèles qui régissent la vie quotidienne. Combattez-leur un nouveau discours pour argumenter, ou suivez la logique et faites une course au point d’absurdité. En tant qu’artiste, je ne peux choisir que la deuxième voie. » MU

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